Virgin Suicides, Jeffrey EUGENIDES

Publié le par MonBlogChéri

VS-1.jpgQuant on passe tout une journée à lire un livre sans pouvoir décrocher, quant on oublie d'avoir faim parce qu'on est pris par la lecture, ça doit vouloir dire qu'on aime ce livre!

Le roman de Jeffrey EUGENIDES, Virgin Suicides, m'a vraiment époustouflée! C'est pour ce genre de livres - ceux qu'on aime tellement qu'on ne peut les refermer avant de les avoir terminés - qu'aimer lire vaut vraiment la peine!

 L'histoire est celle de cinq soeurs, les soeurs Lisbon, âgées de 13 à 17 ans, qui se suicident, et de jeunes ados qui tombent amoureux d'elles et essaient de percer le mystère de ce drame familial. Années 70, banlieue américaine avec ses moeurs rigides, ses voisins curieux, sont des ingrédients qui conduisent au quintuple suicide. Il n'y a pas grand chose à ajouter, le roman est plein d'émotions (forcément, le sujet appelle les émotions fortes) qu'on ne peut résumer, il faut lire pour les ressentir!

L'histoire est connue en partie grâce à son adaptation au cinéma avec le film éponyme de Sofia COPPOLA(adaptation que j'ai aussi adorée d'ailleurs!).

Les faits sont inspirés d'un fait divers qui a eu lieu dan les années 70 dans la ville de Grosse-Pointe (Michigan).

Pour ceux qui n'ont pas encore lu le roman ni vu le film et qui pensent le faire, ne lisez pas ce qui suit si vous ne souhaitez pas en savoir trop sur l'histoire avant!

Ce qui suit n'engage que moi…

J'ai lu un article édité sur un site consacré au cinéma (article qui contient la théorie d'un psychiatre), concernant le roman de Jeffrey EUGENIDES,Virgin Suicides, et j'ai un peu mieux compris le “mystère des soeurs Lisbon”. Le suicide de Cécilia(la cadette, qui se suicide la première, pour mémoire) est dû semble-t-il à son inadaptation,voici une jeune adolescente qui ne s'en sort pas avec le passage de la vie d'enfantà celle d'adulte, et qui n'a, bien sûr, pas eu l'aide nécessaire au sein de sa famille (qui voudrait de la mère Lisbon chez soi??) Pour preuve, son journal intime repli de dessins étranges, la robe de mariée qu'elle porte tout le temps. Le premier est le suicide d'une adolescente “à problèmes ” comme nos journalistes actuels pourraient dire. Était-il évitable? A mon sens oui, dans une famille plus saine!

Les quatre soeurs de Cécilia ont été profondément choquées par ce suicide (sans blague!), et j'ai vu des moments d'optimisme, dans lesquels on aurait pu croire qu'elles allaient s'en sortir. Par exemple, on apprend qu'elles ont discuté avec une fausse psy à l'école (d'ailleurs étrange…) et qu'elles semblaient aller mieux ensuite; il y a aussi la soirée annuelle de l'école où elles ont enfin un peu de liberté (relative, certes) et où elles s'amusent réellement semble-t-il, donc elles pouvaient imaginer réitérer l'expérience et voire un peu d'oxygène dans leur vie étouffante et leur tristesse. Ok, Lux  n'a pas eu une brillante idée en rentrant tard… Enfin, leurs échanges téléphoniques avec les garçons peuvent être compris comme un petit bout d'espoir des'échaper, sauf si elles avaient en fait déjà prémédité la fin de leur histoire quand elle ont commencé à attirer leur attention…

Je me suis demandée pourquoi elles n'avaient pas choisi de fuir (les quatre ados proposaient de les aider à s'échapper en voiture, notamment). Dans l'article dont j'ai parlé plus haut, une explication proposée est qu'elles n'ot pas été préparées du tout à affronter la vie à l'extérieur de leur maison (et pour cause, elles sont enfermées chez elle!), donc elles n'imagient pas être capables de survivre dehors, donc la dernière solution possible pour s'évader est le suicide. Mme Lisbon a aussi réussi à annihiler toute possibilité pour les soeurs d'avoir confiance en elles-même; ajouté à leur peur d'affronter le monde extérieur, la solution du suicide s'impose encore: en effet, leur mère est sadique envers ses filles et redoute leur féminité (c'est à partir des 13 ans de l'ainée, Thérèse, que les relations dans la famille se sont assombries), donc les filles aiment et détestent à la fois cette partie d'elles-même (leur féminité) donc leur amour-propre est diminué. En outre (non, non, ce n'est pas suffisant…) M. Lisbon est absent, et les filles ne peuvent compter sur lui.

Toutes ces hyspothèses laissent un petit goût de frustration puisque les vraies raisons (et des raisons suffisent-elles, ou faut-il ajouter les émotions et le caractère de chacune des filles?) ne seront jamais conues (Mme Lisbon a, un jour, brûlé des tas de feuilles dont personne d'autre ne saura jamais ce qu'elles contenaient). En meê tmps ça donneun peu enve de le lire et relire afin d'y découvrir des lignes que l'on aurait sautéés…

 

 

(Posté sur le 1er blog le 13.12.2007.)



Publié dans Côté livres

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