Je vieillis...

Publié le par MonBlogChéri

C'est un fait, je vieillis, et je ne suis pas sûre de comprendre tous les codes de certains jeunes de la génération d'adolescents et de jeunes de 20 ans d'aujourd'hui.

Je ne comprends pas pourquoi boire jusqu'à plus soif, voire jusqu'aux Urgences, leur semble fun. Je me souvenais avoir entendu dire que l'alcoolisme était une maladie (mentale), que l'on pouvait mourir d'un coma éthylique, que l'alcool à hautes doses régulières abîmait, entre autres, le foie, que l'alcool influait le comportement et pouvait conduire à des comportements violents ou dangereux pour soi-même et les autres. Je ne comprends pas que des jeunes trouvent génial de se vanter d'avoir fini la soirée à l'hôpital, et je pensais que les médecins avaient déjà beaucoup à faire avec des personnes involontairement malades ou blessées, et que les petits malins qui volontairement détruisent leur santé et prennent le risque de mourir n'aident pas vraiment les équipes médicales. Je ne comprends pas qu'une personne trouve amusant de ne pas se souvenir de sa soirée de la veille, et je croyais que les pertes de mémoire causées par un accident ou une maladie étaient angoissantes.

 Je ne comprends pas pourquoi fumer est tellement indispensable qu'il faille commencer vers l'âge de 10 ans. Indispensable à quoi? La vie sociale? La vie sentimentale? La destruction des cellules de ses poumons? Je croyais que les médecins et les scientifiques en général s'accordaient à affirmer que les cigarettes étaient nocives pour la santé. Je croyais que des procès avaient été engagés contre les fabriquants de tabac par les familles de victimes de maladies causées par la cigarette en vain car les victimes ne pouvaient ignorer les effets nocifs de la cigarette tant il étai connu, de notoriété publique que certaines maladies sont causées par la cigarette.

Je ne comprends pas pourquoi essayer des drogues serait considéré comme une curiosité, un truc à essayer. Ni pourquoi et comment il est possible de prétendre que c'est sans danger, ou maîtrisé, ou maîtrisable. Je croyais que les drogues tuaient des personnes, qu'elles créaient une dépendance et de sérieux, et souvent irrémédiables, problèmes de santé. Qu'elles faisaient de la vie des personnes dépendantes un véritable enfer. Qu'elles leur ôtait leur goût de vivre, leurs liens sociaux, leurs rêves, leurs espoirs, tout, en fait, sauf le besoin de continuer à se droguer. Je croyais que vivre uniquement pour pouvoir s'acheter et consommer de la drogue n'était pas vraiment vivre.

Je ne comprends pas pourquoi avoir des relations sexuelles avec des parents proches, tous ses amis des deux sexes, les amis de ses amis, une personne différente par soirée arrosée, plusieurs personnes en même temps, le plus de personnes possibles, dans le plus de situations et positions possibles est amusant. Je croyais qu'il y avait des tabous dans une société, que ces tabous formaient, en partie, les règles de cette société, les limites établies dans les relations entre individus, et permettait de punir les excès comme l'inceste, les violences sexuelles sur mineurs. Je croyais que le sexe était un plaisir, non un challenge; intime et pas un trophée impudiquement agité aux yeux de qui veut bien regarder.

Je ne comprends pas pourquoi certains jeunes semblent détester la vie, pour la réduire à boire, fumer, se droguer, coucher avec n'importe qui. Je ne comprends pas pourquoi certains semblent se détester eux-même pour prendre des risques avec leur santé ou leur vie. Je ne comprends pas pourquoi ces comportements, avant considérés comme déviants, exceptionnels, malsains, sont aujourd'hui à la mode ou normaux.

Je suppose que je vieillis. Puisque lorsque j'étais adolescente, je n'ai jamais eu toutes ces envies que je trouve morbides. Et je n'ai plus l'âge pour ça. Je suppose que je vieillis parce que je ne comprends pas quel peut être l'attrait de tout ça. Je suppose que je vieillis car si j'avais aujourd'hui un enfant en pleine adolescence, j'aurais très peur pour elle ou lui. Je suppose que je vieillis parce que je n'ai pas honte de ne pas désirer ni adopter ces comportements.

La génération suivante essaiera-t-elle de faire pire? Non, imaginons plutôt un retour à la galanterie du Moyen-Âge… Ça pourrait être drôle! (Oui, là, en fait, j'essaie d'alléger le ton de cet article, le blog n'est pas habitué aux sujets sérieux en fait!) Nos enfants seraient choqués que nous ayions pu connaître d'autres hommes ou femmes (même un ou une seuls) avant leurs père ou mère. Ils n'imagineraient pas que la cour précédant une relation puisse durer moins de quelques mois… Ouais, je sais, je rêve!

 

(Article publié sur le 1er blog le 18.03.2009.)

Publié dans Bouts de vie

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